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Les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la sellette

Le siège des Nations Unies (ONU) à New York, en décembre 2018

Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont été mis le lundi 16 novembre sur la sellette lors d’un débat organisé par l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) sur l’avenir de cet organe, paralysé par leur « Intérêts concurrents ».

« Le Conseil a failli à plusieurs reprises à sa responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales », a dénoncé le président de l’Assemblée générale, l’ancien ministre turc Volkan Bozkir, sans donner d’exemples concrets. « Les intérêts divergents de ses membres et le recours fréquent au droit de veto ont limité l’efficacité du Conseil de sécurité », il ajouta. Les cinq membres permanents, les seuls à avoir ce droit, sont les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni.

Ces critiques d’une institution qui n’a pas été réformée depuis des décennies malgré l’évolution du monde viennent s’ajouter à celles du président français Emmanuel Macron, qui a estimé dans un entretien lundi aux médias Le grand continent qu’elle ne produisait pas « Des solutions plus utiles ».

«Même dans certaines des crises humanitaires les plus urgentes, le Conseil n’a pas réussi à fournir une réponse opportune et adéquate. C’est un sérieux revers par rapport aux principes fondateurs de l’ONU et à nos efforts communs pour construire un monde pacifique », continua Volkan Bozkir. Selon lui, « La réforme du Conseil de sécurité est un impératif inévitable, à la fois difficile et essentiel ».

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Depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19 au début de l’année, ce Conseil a tenu très peu de réunions sur les conséquences du virus pour la stabilité de la planète. Il lui a également fallu plus de trois mois pour surmonter les différences sino-américaines afin d’adopter le 1est Juillet une résolution rédigée par Paris et Tunis, appelant à plus de coopération et à un cessez-le-feu dans les pays en conflit pour faciliter la lutte contre la pandémie.

Les États-Unis et la Russie réticents au changement

Lors du débat de lundi, les 193 membres de l’ONU ont évoqué le droit de veto, l’élargissement de l’organe et sa représentativité régionale. Mais avec des divergences encore profondes qui ne sont pas de bon augure pour une reprise positive des discussions tenues depuis treize ans sur une réforme.

Le Conseil de sécurité, qui peut décider des sanctions internationales et du recours à la force dans le monde, compte au total quinze membres: outre les cinq membres permanents, dix membres non permanents pour un mandat de deux ans, dont la moitié sont renouvelé toutes les années.

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Pour l’Algérie, tout nouveau membre d’un Conseil élargi devrait pouvoir disposer du droit de veto. Les États-Unis et la Russie, qui l’ont utilisé quinze fois depuis 2011 dans le seul cas syrien, ne veulent pas le voir dilué.

« Les États-Unis restent ouverts à un modeste élargissement du Conseil de sécurité », a déclaré un diplomate américain, Ngoyi Ngoyi. Mais « Cela doit être fait sans réduire l’efficacité du Conseil de sécurité et sans modifier ou étendre le droit de veto », a précisé le représentant du premier contributeur financier à l’Organisation.

« Les idées conduisant à l’érosion des prérogatives des membres permanents du Conseil de sécurité, en particulier le droit de veto, sont inacceptables », a également souligné une ambassadrice adjointe de la Russie auprès de l’ONU, Anna Evstigneeva. Utiliser le veto et la menace de l’utiliser «Ont à plusieurs reprises évité aux Nations Unies de se retrouver associés à des entreprises douteuses», d’après elle.

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L’Allemagne candidate à un siège permanent

Le Royaume-Uni a rappelé ne pas l’utiliser « Depuis 1989 », tandis que la France, sans commenter l’attribution du droit de veto aux nouveaux membres, « sujet sensible », s’est prononcé en faveur d’un Conseil s’arrêtant à 25 pays.

L’ambassadeur chinois Zhang Jun a pour sa part dénoncé une « Surreprésentation des pays développés », appelant à une plus grande présence des petits et moyens pays, en particulier en Afrique. « Plus de 60 pays n’ont jamais siégé au Conseil » et « Certains petits États ne parviennent à participer que tous les 50 ans », se plaignit-il.

L’Allemagne, qui a plaisanté lundi sur un «La Belle au bois dormant attend son baiser» être relancé, est candidat à un siège permanent au Conseil avec le Brésil, le Japon et l’Inde. L’Afrique, pour sa part, en cherche deux, sans avoir encore identifié de futurs bénéficiaires potentiels.

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Le monde avec l’AFP

Lothaire Hébert

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