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France – Mbappé, Giroud, Griezmann: les Bleus cherchent la bonne formule en attaque

Il fallait remonter dans nos souvenirs cet après-midi douloureux de juin 2018. Cette France – Danemark (0-0), que tout le monde a oublié et c’est bien, au stade Loujniki de Moscou pour retrouver les traces d’un match des Bleus avec peu de chances pour les hommes de Didier Deschamps. Ils manquaient parfois complètement leur sujet mais avaient toujours des munitions. Dimanche, face à un Portugal très fort avouons-le, il n’y a que cette percée de Kylian Mbappé qui a sorti l’attaque tricolore de sa torpeur. « Il n’y avait pas beaucoup d’étincelles», a commenté Didier Deschamps, passé maître dans l’art de la sous-estimation.

MBAPPE PORTUGAL

Crédit: Eurosport

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Bien sûr, l’Ukraine (7-1) s’était offert une orgie de buts. Mais c’est dimanche soir qui annonce le mieux ce qui attend la France à l’Euro de juin: affronter des blocs bas, groupés, craintifs, qui ne laisseront pas un centimètre d’expression à la vitesse de Mbappé, à la science du jeu de Griezmann ou à la créativité de Pogba. Les Bleus ont fait le coup du jeu de la transition en Russie. Tout le monde le sait maintenant et cela ne fonctionnera pas deux fois. C’est pourquoi nous devrons résoudre l’équation. La performance contre les Portugais pose quatre problèmes dans l’animation des Bleus.

Premier problème: la confiance de Griezmann

C’est le principal danger qui menace cette équipe de France. Jusqu’à présent, les Bleus ont régénéré Antoine Griezmann. Mais à force de ne pas y arriver au Barça, le risque augmente de voir leur maître jouer le doute. Dimanche, il a beaucoup essayé mais n’a pas accompli grand-chose. « Essayer de rencontrer Kylian (Mbappé, ndlr). Il y a eu deux occasions où j’aurais pu le donner mais j’ai raté la passe ou j’ai choisi un autre joueur« , a-t-il observé. Grizou est un joueur qui travaille sur l’affectif. Il a besoin de se sentir aimé, de se sentir utile, de se sentir désiré. Deschamps ne peut pas se permettre de remettre en question son statut. Les Bleus réussiront ou échoueront avec Griezmann Ghostly en Suède (0 -1), utile contre la Croatie (4-2) et sans solution contre le Portugal (0-0), il a relancé sa saison internationale loin de ses standards.

  • La solution : Qu’il retrouve le sourire, le plaisir de jouer et d’influencer à Barcelone. Les Bleus ne sont qu’une parenthèse dans sa saison et il lui sera très difficile d’être aussi décisif à l’Euro en juin qu’en 2016 ou 2018 si son année au club tourne au vinaigre.

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Deuxième problème: l’exploitation de la largeur

Les systèmes testés par Didier Deschamps depuis la rentrée scolaire en septembre posent le problème des ailes. Soit ils sont entraînés principalement par des pistons (Dubois, Sissoko, Digne, Mendy en septembre) dans le 3-5-2, soit ils sont négligés dans le motif en losange 4-4-2 qui densifie l’axe à leur détriment. La France se heurte à une limite: elle ne dispose pas de défenseurs latéraux capables de mettre constamment en danger l’image d’un Alphonso Davies au Bayern Munich.

C’est un profil qui manque à Deschamps et les Bleus ont dû peiner pour étirer le match avec Lucas Hernandez et surtout Benjamin Pavard. Les deux hommes restent des défenseurs centraux reconvertis latéraux. Ni leur volume de jeu ni l’intensité de leurs courses ne les prédestinaient à jouer des pistons. Contre le Portugal, les Bleus ont souffert du manque de soutien près des deux lignes de touche. Benjamin Pavard a noté le manque: « il n’y a pas d’ailiers« , a souligné le défenseur munichois, contraint de »se concentrer vers l’intérieur« , où les espaces sont moins nombreux, au lieu d’avoir des solutions dans la largeur, ce qui offrirait par exemple un profil comme celui de son partenaire du Bayern Kingsley Coman.

  • La solution : Un changement de système et un retour à plat 4-4-2. Kingsley Coman, si brillant l’année dernière à la même époque, est le grand sacrifié de ce retour. Pourtant, il a une partie de la solution entre ses pieds.

Olivier Giroud célèbre son but inscrit contre l’Albanie avec Antoine Griezmann et Kingsley Coman, le 7 septembre 2019 au Stade de France.

Crédits: Getty Images

Troisième problème: le positionnement de Mbappé

Kylian Mbappé n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il est lancé à toute vitesse. Le positionner dans l’axe comme dimanche face au Portugal, c’est lui offrir ce qu’il veut, le rapprocher du but et le soustraire à une bonne partie de ses prérogatives défensives. Mais c’est aussi le priver d’espaces. Il est également curieux de constater que chacune de ses occasions les plus pointues puisqu’il occupe l’axe en sélection partent d’un côté. Son but contre la Suède en est le meilleur exemple. Jusqu’à présent, en équipe de France, ses qualités se sont mieux exprimées d’un côté.

  • La solution : Changez le système et remplacez-le à gauche ou à droite.

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Quatrième problème: la relation technique Giroud – Mbappé

L’association Giroud – Mbappé à la pointe du 4-4-2 n’a pas donné grand-chose dimanche. Si les deux hommes ont l’habitude de jouer ensemble depuis trois ans maintenant en équipe de France, ce sont d’abord Antoine Griezmann, pour Giroud, et Paul Pogba, pour Mbappé, qui améliorent chacun des deux attaquants. Associés dans l’axe, les deux hommes apparaissent peu compatibles dans leur mouvement et dans leurs échanges. Face au Portugal, ils se sont soit mis debout, soit ignorés. Leur complémentarité n’est pas évidente. Beaucoup moins en tout cas que celui qui lie Giroud à Griezmann depuis des années maintenant.

  • La solution : Remplacez Griezmann en soutien à Giroud et Mbappé d’un côté.

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Delphine Perrault

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