La situation en Biélorussie : la position de la France
Comme l’Union européenne, la France ne reconnaît pas la légitimité d’Alexandre Loukachenko et soutient les mouvements démocratiques.
L’Union européenne a adopté plusieurs paquets de sanctions contre les individus et entités impliqués dans la fraude des élections d’août 2020, la répression politique, le transfert de migrants aux frontières de l’UE à l’automne 2021 et d’autres actions déstabilisatrices du régime d’Alexandre Loukachenko .
Depuis le début de la crise, les États membres de l’UE ont adopté 5 paquets de sanctions : des interdictions de voyager et des gels d’avoirs ont été imposés à 183 personnes et 26 entités.
Des sanctions sectorielles ont également été imposées à la suite du détournement du vol Athènes-Vilnius Ryanair le 23 mai 2021 et de l’arrestation du journaliste Roman Protacevic.
Par ailleurs, l’Union européenne a apporté son soutien à la population biélorusse et mis en place un programme de soutien économique de 3 milliards d’euros pour accompagner une éventuelle transition démocratique dans le pays.
En 2020 et 2021, la France a été l’un des pays à avoir activé le mécanisme de Moscou et le mécanisme de Vienne de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) afin d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises avant et après les élections du 9 août 2020. Il a également soutenu le renforcement des pouvoirs du Haut-Commissaire chargé d’enquêter sur ces violations par le Comité des droits de l’homme des Nations Unies.
Les ressources allouées au soutien de la société civile biélorusse ont été augmentées. L’action de la France s’est concentrée sur le soutien aux étudiants biélorusses, particulièrement actifs lors des manifestations post-électorales, à travers un programme de bourses et de soutien aux étudiants en exil à Varsovie et à Vilnius. De nombreux représentants de l’opposition démocrate ont été invités à Paris pour rencontrer nos autorités, à commencer par Pavel Latushko en avril et décembre 2021 et Svetlana Tikanovskaya en septembre 2021 et février 2022.
Plus d’un an et demi après le début du mouvement de contestation, le régime d’Alexandre Loukachenko n’a fait aucune concession. Au niveau institutionnel, les perspectives d’un dialogue inclusif et d’une véritable réforme constitutionnelle se sont amoindries à mesure qu’Alexandre Loukachenko consolidait son pouvoir. Cela a exacerbé la répression de toutes les composantes de la société civile. Il y a maintenant plus de 1 000 prisonniers politiques. Depuis août 2020, entre 100 000 et 200 000 personnes ont quitté la Biélorussie et le pays a connu un nombre record d’arrestations (plus de 35 000).
Relations étrangères
Le durcissement du système biélorusse est venu avec le rapprochement entre Minsk et Moscou dans le cadre du traité sur l’établissement d’un État fédéré signé entre les deux pays en 1999, qui prévoit à terme la création d’une confédération. Les privilèges biélorusses les plus importants se situaient dans le domaine militaire.
En parallèle, les relations avec les pays occidentaux se sont rapidement détériorées après le vote controversé du 9 août 2020.
La relation avec l’Union européenne a été particulièrement affectée par le détournement du vol de Ryanair le 23 mai 2021 et le Minsk déclenchant une crise migratoire aux frontières avec la Pologne, la Lituanie et la Lettonie à l’automne 2021.
Les autorités ont contraint quatre ambassadeurs européens et le chef de la délégation de l’Union européenne à quitter la Biélorussie.
Le 17 octobre 2021, les autorités biélorusses ont contraint l’ambassadeur de France à quitter le pays après que la France a refusé de présenter ses lettres de créance à Alexandre Loukachenko.