Le G20 reconnaît pour la première fois la tarification du carbone comme un outil de lutte contre le changement climatique
VENISE, Italie, 10 juillet (Reuters) – Les dirigeants financiers du G20 ont reconnu samedi la tarification du carbone comme un outil potentiel pour lutter contre le changement climatique dans une déclaration officielle et ont fait un premier pas vers la promotion de l’idée et la coordination des politiques de réduction du carbone.
Cette décision a marqué un revirement massif par rapport aux quatre dernières années, lorsque l’administration de l’ancien président américain Donald Trump s’est régulièrement opposée à la mention du changement climatique comme un risque mondial dans de telles déclarations internationales.
La déclaration, publiée samedi à l’issue d’une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 dans la ville italienne de Venise, menacée par la montée du niveau de la mer, a inséré une référence à la tarification du carbone parmi le « large éventail d’outils » que les pays doivent coordonner pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ces outils comprennent l’investissement dans des infrastructures durables et de nouvelles technologies pour promouvoir la décarbonisation et l’énergie propre, y compris la rationalisation et l’élimination progressive des subventions inefficaces aux combustibles fossiles qui encouragent le gaspillage et, le cas échéant, l’utilisation de mécanismes de tarification du carbone et d’incitations, tout en prévoyant Les 20 principales subventions au monde ciblent les plus pauvres et les plus vulnérables.
La déclaration a été publiée quelques jours seulement avant que l’Union européenne ne dévoile une taxe frontalière controversée d’ajustement du carbone sur les marchandises en provenance des pays à haute teneur en carbone.
« C’est la première fois dans une déclaration du G20 que ces deux mots ‘tarification du carbone’ peuvent être présentés comme une solution pour lutter contre le changement climatique », a déclaré à la presse le ministre français des Finances, Bruno Le Maire. « Nous avons fait de gros efforts pour avoir ces deux mots… dans une déclaration au G-20. »
Ces efforts se sont heurtés à une forte résistance américaine pendant la majeure partie de la présidence de Trump, au cours de laquelle les États-Unis se sont rapidement retirés de l’accord de Paris sur le climat.
Lors d’un sommet en Arabie saoudite en 2020, le secrétaire américain au Trésor de l’époque, Steven Mnuchin, était d’accord avec la référence du G-20 au changement climatique, mais pas comme un risque à la baisse pour la croissance mondiale. Au lieu de cela, il a été inclus en référence aux travaux du Conseil de stabilité financière étudiant les effets du changement climatique sur la stabilité financière.
La mention de la tarification du carbone samedi souligne l’influence de l’administration Biden, qui est rapidement revenue à l’accord de Paris en janvier, fixant des objectifs ambitieux de réduction des émissions de carbone et envisageant d’investir dans les énergies propres et les transports.
Mais alors que la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a soutenu les réductions d’émissions, elle a appelé vendredi à une meilleure coordination internationale sur les politiques de réduction des émissions de carbone pour éviter les frictions commerciales. Lire la suite
Le mécanisme d’ajustement des limites de carbone de l’Union européenne (CBAM) taxera la teneur en carbone des produits importés dans le but de décourager les « fuites de carbone » et de déplacer la production vers des pays où les restrictions d’émissions sont moins strictes. Les critiques de la mesure craignent qu’elle ne devienne une autre barrière commerciale sans réduire les émissions.
(Reportage par David Lauder) Montage par Paul Simao
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