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vainqueurs d’Irlande, les promesses du XV de France

Cinquante secondes, c’est le prix d’un sacre. En cinquante secondes, le XV de France aurait remporté son premier Tournoi des Six Nations depuis dix ans, samedi 31 octobre. Si Antoine Dupont n’avait pas anticipé la fin de la «Crunch», neuf mois plus tôt, et sorti en contact pensant que le match était terminé avec moins d’une minute à jouer, la joie française de samedi aurait pu être bien différente. Mais avec des «si», le ballon de rugby ovale serait rond. Dans l’immensité vide du Stade de France, les Bleus ont terminé leur tournoi par une audacieuse victoire contre l’Irlande (35-27), et ont terminé deuxième des Six Nations, leur meilleur classement depuis 2011.

Revivez la rencontre: Six nations: la victoire, le bonus offensif mais pas de titre pour les Bleus face à l’Irlande

« Nous finissons à égalité avec l’Angleterre », s’est félicité le sélectionneur Fabien Galthié à l’issue de la rencontre. Avec dix-huit points et quatre victoires en cinq matches, la nouvelle version des Bleus est revenue sur la discussion pour la victoire finale, après une décennie de famine. « Cette équipe s’est beaucoup améliorée », a admis le capitaine irlandais, Jonathan Sexton, à l’issue de la rencontre.

Face à l’une des meilleures défenses du rugby mondial, la tâche de l’équipe de France n’a pas été facile. Parce que les Anglais n’ont pas manqué leur week-end à Rome. Vainqueurs sublimés par le pâle Azzuri (5-34) samedi, les coéquipiers de Ben Youngs, double buteur d’essai, ont rempli les conditions leur permettant d’accéder au trophée. Et faire pression sur la trentaine d’acteurs du Stade de France, qui avant les hymnes, connaissaient la marche à suivre. À moins de mettre l’Irlande à trente et un points, la victoire finale échapperait aux Bleus.

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Manque de discipline, mais beaucoup de réalisme

A défaut de remplir cette mission quasi impossible, l’équipe dirigée par Romain Ntamack et Antoine Dupont – un essai chacun – a signé une victoire pleine de contrôle face aux Irlandais. Une nation habituée à battre la France pendant dix ans (huit victoires sur les neuf derniers matchs). Mal disciplinés – huit pénalités concédées en première période, quatorze au total – les Bleus, en revanche, ont fait preuve de réalisme, inscrivant quatre essais (dont un pénalité).

Mais ils n’ont jamais réussi à rompre avec de solides Irlandais, se disputant également la victoire finale. Plutôt que d’empocher les points, le XV de Clover a souvent joué l’offensive: « Nous savions que nous devions gagner le match par plus de six points, alors nous avons essayé de marquer plus d’essais que les Français », a exposé Jonathan Sexton. En vain, l’Irlande cède sa couronne aux Anglais, malgré un dernier essai en fin de rencontre.

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« Nous sommes satisfaits car nous venons de remporter une victoire convaincante contre l’Irlande, avec un point bonus », a salué Fabien Galthié à l’issue de la rencontre. «Nous savions que nous avions le temps de faire les quatre essais. Nous avons attrapé, agrippé et nous avons obtenu le bonus, qui était notre stratégie. Mais cela ne suffisait pas « , a complété son capitaine, Charles Ollivon.

Dans le rugby de haut niveau, tout se joue dans les moindres détails. Depuis sa prise de fonction, il y a presque un an dans le village de Montgesty (Lot), fief de la famille Galthié, Raphaël Ibanez et Fabien Galthié n’arrêtent pas de le marteler. Samedi, leurs Bleus ont rempli leur mission, gagner contre l’Irlande. Mais s’ils terminent à leur meilleur classement depuis neuf ans, les coéquipiers d’Antoine Dupont connaissent leur mission pour les mois à venir: éliminer les imperfections. Dans ces Bleus libérés du doute, habillés par les générations précédentes comme une seconde peau, tout n’est pas parfait. Et le « Flèche du temps » cher à Fabien Galthié doit encore être peaufiné avant de s’engager dans son objectif – la Coupe du monde 2023, disputée en France.

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« Ce n’est que le début de l’histoire »

Auteur d’un match – et d’un tournoi – de haut vol, il serait difficile de reprocher à Antoine Dupont son erreur en fin de match contre l’Angleterre début février. Une mise en contact prématurée, offrant une munition ultime enfin améliorée. Et un point de bonus défensif remporté par le XV de la Rose à Saint-Denis, qui coûte – avec la défaite en Ecosse – le gain du tournoi aux Bleus.

Dans un stade vide à cause de Covid-19, les Bleus ont célébré seuls la fin de la compétition. Et dansé sans public. « C’est la fin du tournoi et le début de l’histoire, il faut profiter de ces moments », a chuchoté Charles Ollivon après la rencontre. « Nous sommes très satisfaits de ce que nous avons vécu, mais ce n’est que le début de l’histoire », a complété son entraîneur.

Les Bleus terminent à leur meilleur classement depuis 2011.

« Notre objectif était de gagner des matchs rapidement, nous l’avons fait, a souligné Fabien Galthié. Gagner des titres, nous ne l’avons pas fait car si nous sommes d’abord à égalité, c’est l’Angleterre qui remporte le tournoi. «  A condition d’effacer les imperfections de leur jeu – à commencer par les multiples marques d’indiscipline -, les promesses d’automne de ces jeunes Bleus peuvent augurer d’un avenir azur.

Delphine Perrault

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