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L’Argentine est dévastée après la mort de « Dieu » Diego Maradona

« Le football argentin est mort », laisse aller vivre le journaliste sportif Horacio Pagani, la gorge attachée. Il est 12 h 50 à Buenos Aires mercredi lorsque la nouvelle tombe. Diego Maradona est dans le coma suite à un arrêt cardio-respiratoire. Douze minutes plus tard, le «Pibe de oro» perdra la vie. Ni la présence d’une demi-douzaine d’ambulances, au domicile où il se remettait d’une opération pour un hématome sous-dural souffert le 3 novembre, ni l’espoir des Argentins de le voir revenir une dernière fois de l’ombre. ne pourra rien faire.

Cette fois, après une vie de morts et de résurrections, « El Diez » est parti, pour de bon. Une onde de choc traverse alors le pays. Les téléphones portables vibrent partout. Sur les écrans, les journalistes s’effondrent en direct. Les panneaux routiers de la capitale post dans l’après-midi un «Merci Diego» (« Merci Diego ») qui résonne comme un cri unanime.

« Merci Diego » est affiché sur les panneaux de signalisation à Buenos Aires. (J. Mabromata / AFP)

Trois jours de deuil national

Au plus haut niveau du pays, les hommages commencent à pleuvoir. Le président argentin Alberto Fernandez d’abord, puis Cristina Kirchner, l’ex-présidente pour qui Maradona avait toujours montré son soutien, envoie un «Au revoir Diego» (« Diego pour toujours »). Les journalistes soulignent qu’il est décédé le même jour que Fidel Castro (en 2016), rappelant que Diego représente pour de nombreux Argentins ce héros populaire qui s’est élevé contre les puissants, de la FIFA aux oligarques de son pays.

Alberto Fernandez annonce même rapidement trois jours de deuil national et suspend toutes ses activités. À partir de ce jeudi, le corps de Maradona sera surveillé lors d’une cérémonie de 48 heures qui aura lieu à la Casa Rosada, le palais du gouvernement. Rien de moins pour Diego. En attendant, dès le milieu de l’après-midi, les supporters de tous maillots ont convergé vers la place de l’Obélisque, le centre de célébration des victoires footballistiques.

Les Argentins ont exprimé leur tristesse autour de la maison de la star.  (Marcos Brindicci / AP)

Les Argentins ont exprimé leur tristesse autour de la maison de la star. (Marcos Brindicci / AP)

Ils ont décidé de rendre hommage à leur «D10S» en chantant comme ils le faisaient dans les gradins. C’était avant le Covid, il y a une éternité: « Quelle année de merde »souffle un fan de Boca Juniors au pied de l’obélisque, les yeux remplis de larmes. Damian, maillot de Gimnasia y Esgrima La Plata, le club où Maradona était entraîneur, regarde ceux qui chantent, murés en silence. «Je ne pouvais pas rester seul à la maison. J’ai suivi Maradona pendant trente ans, je l’accompagnerai jusqu’au bout. « 

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Un impressionnant système de sécurité est déployé au centre de la capitale. Nous savons qu’il peut déborder à tout moment. Car « Diego représente tout, poursuit Damian. Absolument tout. Personne ne nous donnera ce qu’il nous a apporté comme des joies ». Pas même Messi? « Messi ne lui attache même pas les lacets », lance-t-il, sans demi-mesures, avant de s’effondrer. «Maradona est l’auteur d’un moment unique dans l’histoire du pays, un moment qui ne se reproduira plus: gagner une Coupe du monde en battant les Anglais en quarts de finale au Mexique et en inscrivant le meilleur but du monde. ‘histoire, se souvient celui qui a commenté ce but en direct, Victor Hugo Morales. Je pense que c’est le moment le plus parfait de toute l’histoire de l’Argentine. Il n’y a pas eu un seul Argentin qui n’ait été heureux et qui n’ait célébré cet objectif du fond de son âme. « 

Ce 25 novembre 2020, comme ce jour de 1986 contre les Anglais, Maradona réunit tout un peuple, au-delà de leurs différences. Oublié le côté obscur de leur héros. Les supporters chanteront jusqu’au bout de la nuit avec, en tête, l’image du sourire radieux du pibe de Villa Fiorito.

Delphine Perrault

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