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ce que nous ne savons toujours pas sur les vaccins

Si certains pays annoncent prochainement le début de leurs campagnes de vaccination, de nombreuses zones d’ombre subsistent quant aux résultats de ces dernières.

« Entre la fin décembre et le début janvier, il y aura une première campagne très ciblée avec des vaccins de première génération, sur laquelle nous avons peu de recul. » Cette remarque a été lancée par Emmanuel Macron mardi lors d’un point presse, alors que le président de la République a partiellement détaillé le plan de vaccination qu’il souhaitait mettre en place en France en collaboration avec les autorités sanitaires.

Si ce mercredi le Premier ministre Jean Castex confirmait sur l’antenne de BFMTV que 100 millions de doses seraient disponibles en France, la stratégie du gouvernement ne sera soutenue publiquement que jeudi. Cependant, ce sont les personnes à risque ainsi que le personnel hospitalier ou les maisons de retraite qui devraient être vaccinés en premier, avant une vaccination massive au printemps prochain. Sauf que plusieurs questions se posent autour des vaccins.

> Quelle est l’efficacité du vaccin?

Sur l’antenne de BFMTV, Mylène Ogliastro, virologue et vice-présidente de la Société française de virologie, explique que «la véritable efficacité» du vaccin est l’une des questions les plus épineuses à l’heure actuelle.

Sur ce point, cependant, de nombreux scientifiques sont optimistes. C’est le cas de François Viè Le Sage, membre du groupe d’experts en vaccinologie «INFOVAC», qui rappelle également qu’un «manque de recul» est toujours notable.

«Les premières études sur les vaccins dont on parle beaucoup ces jours-ci, Pfizer et Moderna, qui sont des vaccins à ARN messager, sont un sur 40 000 sujets et l’autre plus de 30 000. Il y a 95% de succès», rassure-t-il.

De son côté, lors d’un entretien fin novembre sur l’antenne de BFMTV, Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, a également souhaité rester positif sur l’efficacité des vaccins, tout en admettant que plusieurs questions se posent. posaient toujours.

«Nous avons des vaccins et les premiers résultats sont très encourageants. Nous sommes nombreux à avoir des rendements de 90% auxquels nous ne nous attendions pas au vu des phases 2. Nous nous retrouverons dans une situation avec plusieurs vaccins, meilleure production», explique-t-il, également assurer que ces données transmises par les laboratoires doivent être étayées par des publications scientifiques, «et non par des communiqués de presse».

Cette question d’efficacité est d’ailleurs à explorer sous de nombreux aspects. On ne sait pas si l’action de ces vaccins est la même dans les populations les plus à risque, à commencer par les personnes âgées, dont le système immunitaire est moins efficace. Ils sont beaucoup plus susceptibles d’avoir une forme sévère de Covid-19, il est donc essentiel qu’un vaccin fonctionne dans ce groupe de population.

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Il reste également à voir si ces vaccins bloquent la transmission du virus, en plus de réduire la gravité de la maladie chez ceux qui les ont reçus. C’est un point essentiel pour arrêter la pandémie.

« Vous devez vous assurer que ces vaccins protègent contre les infections ou contre les formes sévères, ce n’est pas la même chose. Si vous vous protégez contre les infections vous évitez la propagation du virus, si vous protégez les formes sévères, vous allez prévenir les personnes à risque. d’être hospitalisé ou de mourir », souligne Arnaud Fontanet.

> Combien de temps durera la protection?

Ici aussi, la question reste cruciale, et l’efficacité à long terme de ces candidats vaccins n’est pas encore connue puisque les chiffres n’ont été calculés qu’une à deux semaines après la dernière injection.

« Combien de temps durera la protection? Le virus mutera-t-il éventuellement pour échapper au vaccin, ce qui limiterait alors l’efficacité de la vaccination? », Résume un expert britannique, le Dr Penny Ward (King’s College of London), cité par Science Media Centre (SMC) et repris par l’AFP.

Là encore, le professeur Arnaud Fontanet tente de rassurer. Ce dernier estime qu’à l’instar d’autres maladies, des vaccinations fréquentes pourraient être utiles.

«Les choses sont allées si vite que nous ne pouvions pas voir combien de temps cela allait durer. […] Combien de temps? Nous ne savons pas. La réponse immunitaire semble robuste et par analogie avec d’autres vaccins, on peut supposer que la protection durera un an. Idéalement, nous nous retrouverions avec le vaccin contre la grippe, qui devrait être répété régulièrement. Nous aurions une population fragile, comme la grippe, vaccinée chaque année. Cela empêcherait le virus de circuler. « 

En revanche, ce dernier estime que les personnes vaccinées peuvent malgré tout, dans certains cas, transmettre la maladie à d’autres personnes.

« Sur les essais Moderna et Pfizer, le critère n’était pas de faire une forme clinique mais les gens pouvaient être contagieux, c’est arrivé chez les singes testés, ils avaient le virus dans les fosses nasales. »

> Quels effets secondaires possibles?

Dernier point d’interrogation, les effets secondaires possibles des vaccins proposés. À l’heure actuelle, les essais n’ont révélé aucun effet secondaire significatif, une «surveillance continue» est nécessaire pour s’assurer «qu’il n’y a pas d’effets secondaires rares mais plus graves à grande échelle», déclare le Dr Ward.

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De son côté, Arnaud Fontanet évoque le critère «bénéfice-risque» d’un traitement, qui sera logiquement plus important pour les populations à risque.

«Si vous avez plus de 65 ans, avec des comorbidités à risque de complications, votre bénéfice de risque est évident. Ce qui sera plus difficile, ce sont les jeunes, qui se demandent quel est leur bénéfice. Et puis il y aura des effets secondaires, il y en a toujours. le vaccin comporte des risques d’effets secondaires graves, mais très rares », souligne-t-il.

Comme le rappelait Brigitte Autran, professeure émérite en immunologie, sur BFMTV le 26 novembre, les effets indésirables des vaccins surviennent généralement dans les deux premiers mois.

« Les essais cliniques montrent qu’il n’y a pas d’effets secondaires graves, mais ce sont des tests effectués sur des dizaines de milliers de personnes. Quand on va chez des millions de personnes vaccinées, on peut trouver des effets secondaires. Rares, que nous ne connaissons pas aujourd’hui », elle développé, rappelant que dans le cas du Covid-19 « comme pour tous les vaccins, concernant les effets indésirables non graves, on sait qu’il peut y avoir fièvre, courbatures, douleurs au site d’injection ».

Jean-Paul Hamon, médecin généraliste, président d’honneur de la fédération des médecins de France, nous rappelle également sur notre antenne que «tous les médicaments ont des effets». Ce dernier a également appelé le gouvernement à une communication claire et transparente sur ce sujet.

« Nous sommes à un moment crucial, toute la crédibilité du gouvernement sera dans la transparence de ce vaccin. Nous avons besoin d’informations claires, détaillées et précises », conclut-il.

Delphine Perrault

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